Glyphosatage des prairies - question au Grand Conseil
En avril de cette année, un agriculteur des Montagnes neuchâteloises a littéralement brûlé une prairie-pâturage. L’agent utilisé est sans doute le glyphosate.
En avril de cette année, un agriculteur des Montagnes neuchâteloises a littéralement brûlé une prairie / pâturage. L’agent utilisé est sans doute le glyphosate. Ce n’est pas la première fois, un champ voisin a été traité de la sorte il y a deux ou trois ans.
La pratique du semis sans labour (chimique en l’occurrence) est relativement répandue en plaine, dans les grandes cultures et les prairies artificielles ; elle permet, selon les indications des stations fédérales de recherche, de limiter les dégâts dans la structure du sol. Elle l’est beaucoup moins pour nettoyer les prairies naturelles : son utilité dans la lutte contre le rumex n’est pas assurée, comme le montre la présence de la plante dans le champ traité il y a deux / trois ans.
Le labour chimique pose d’autres problèmes. Le plus important est sans doute la toxicité du glyphosate : des travaux de recherche récents montrent qu’il n’est pas inoffensif, il est classé comme cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). La pratique du semis sans labour a d’ailleurs été proposée il y a longtemps, à un moment où la communauté scientifique estimait que le produit n’était pas dangereux.
Nous remercions le Conseil d’État de répondre à nos questions :
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La pratique est-elle autorisée, en particulier en zone de montagne, pour des prairies naturelles ?
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La pratique est-elle soumise à autorisation ?
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Les surfaces traitées sont-elles encore considérées comme de la prairie extensive donnant droit au versement de paiements directs ?
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Des précautions sont-elles prises pour protéger la population et les animaux (interdiction momentanée de pâture, destruction de la première récolte, suivi du lessivage du glyphosate, etc.) ?
Réponse du Conseil d’Etat
Circulez, tout va bien. Selon la science, le glyphosate n’est pas dangereux (NDLR: selon l’EFSA, l’agence européenne en charge du domaine, dont la dépendance vis-à-vis des industriels de l’agrochimie n’est plus à démontrer). Le nettoyage chimique est “écologique”, il permet d’économiser le carburant du tracteur qui laboure (NLDR: Et le glyphosate, c’est pas du pétrole?). Les rivières sont protégées par 6 mètres de zone tampon (NLDR: Le karst, ça te parle?).
Allez, on va tous boire un verre de glyphosate à la santé du gouvernement.