La Chaux-de-Fonds à travers les écrits du New York Times



Pourquoi est-ce qu'au début du XXème siècle, un journal new-yorkais écrit des articles sur une région située à plus de 6200 kilomètres et qui n'a, en soit, rien en commun avec la grande pomme, sinon ses rues rectilignes? Aucune idée, mais les archives du New York Times, nouvellement mises à disposition du public recèlent quelques perles.

On y apprend par exemple que le 21 mai 1917, le "Conseiller national socialiste Paul Grabe" (sic, son véritable nom est Ernest-Paul Graber, il fût président du Conseil national entre 1929 et 1930) a été "libéré de prison par un groupe de sympathisants après avoir été inculpé pour diffamation pour un article paru dans son journal, La Sentinelle." A la demande du "Conseil du centon (sic) de Neuchâtel", la ville a été occupée par les troupes (infantrie et cavalerie) du général du district. Les "socialistes ont invité à manifester le dimanche après-midi, mais le calme est finalement revenu."

Sous le titre "Victimes d'avion sont maintenant 200", le 16 octobre 1912, le journal raconte la mort de deux personnes, messieurs Cobioni et Bippert, un journaliste, qui ont chuté avec leur avion d'une hauteur de 80 pieds (25 mètres). D'après les statistiques établies par le journal, dont l'article fait un décompte précis au cas par cas, ces deux morts supplémentaires portent à 200 le nombre de décès dus à l'aviation.

Le 27 septembre 1914, le New York Times relate une information lue dans un journal de la région expliquant que les clients allemands d'entreprises établies à la Chaux-de-Fonds ne peuvent plus payer leurs factures, parce que le fait d'envoyer de l'argent en dehors de l'Allemagne est contraire aux intérêts du pays. "Etant toutefois convaincu qu'il est dans l'intérêt des manufactures suisses que l'Allemagne triomphe", les firmes allemandes ont acheté des bons de guerre allemand à 5%. Les firmes ont également affirmé qu'elles feront des affaires, après la guerre, "uniquement avec les manufactures qui acceptent cet arrangement."

Le 19 septembre 1856, le journal new-yorkais rapporte l'insurrection royaliste dans le canton de Neuchâtel (l'affaire de Neuchâtel). "Aujourd'hui, vers 2 heures du matin, une insurrection a éclaté à Neuchâtel. Les montagnards (sic) du Val des Verrières ont surpris la ville et le château. Messieurs Piaget et Humbert, ainsi que d'autres officiels, sont leurs prisonniers. Il est dit que le mouvement royaliste est à la tête du mouvement. Les républicains de la Chaux-de-Fonds marchent en colonne pour délivrer leurs chefs et reconquérir la ville. Le Conseil fédéral a chargé le vice-président Fornerod et le colonel Frei-Heros(e) de se rendre sur les lieux et de rétablir l'autorité du gouvernement. Quatre bataillons et quelques pièces d'artillerie du camp d'Yuerdun (sic) sont mis à leur disposition." Les émissaires bernois espèrent arriver avant que les troupes chaux-de-fonnières et les royalistes transforment la ville de Neuchâtel en champ de bataille! Plus loin, le journal indique que la ville et le château ont été repris par les montagnards républicains de Noufchatel (sic) "sans l'aide des forces fédérales".

Et encore, rapidement, un faux cambriolage rocambolesque chez un joaillier de Williamsburg résolu grâce aux informations de Maurice Ditisheim et de son père, horloger chaux-de-fonnier (édition du 9 mai 1893).

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