Trois cents cinquante!
C'est le chiffre magique, le chiffre à retenir en attendant samedi. C'est la concentration de gaz carbonique, en parties par million, que notre atmosphère est théoriquement capable de supporter. Et ce sont les scientifiques qui le disent. Actuellement, nous sommes déjà près de 10% au-dessus de cette limite, précisément à 387ppm de CO2. Et nous n'avons pas encore véritablement pris la mesure des conséquences que cela pourrait entraîner pour notre planète, et nous avec.
Pendant toute l'histoire de l'humanité, jusqu'en 1800 environ, notre atmosphère contenait 275ppm de CO2. Une valeur "utile" qui reflète le besoin pour notre planète de capter une partie de l'énergie solaire, pour ne pas être trop froide et inhabitable. Il y a 200 ans, nous avons commencé à sonder les profondeurs de notre terre pour y puiser d'abord le charbon, puis le pétrole et le gaz. Nous avons commencé à brûler les énormes quantités de carbone enterrées depuis des millions d'années et les concentrations de carbone ont commencé à augmenter. Jamais notre atmosphère n'a été autant chargée en carbone.
Les effets de cette concentration commencent seulement à se faire sentir. En Suisse, les services de la Confédération ont montré des risques très concrets liés au changements climatiques : glissements de terrain et fortes crues au printemps, liés à la fonte accélérée des glaciers et à l'augmentation des précipitations hivernales et, à l'inverse, chaleur et sécheresse l'été, en lien avec la diminution des précipitations estivales. Nous l'avons connu cet été - un des plus secs depuis que des mesures sont effectuées - et si cette situation ravit sans doute les vignerons, ce n'est pas le cas des agriculteurs. Et que dire d'un barrage sur le Doubs voisin qui ne peut plus produire de l'énergie, pourtant neutre du point de vue du climat, énergie que nous allons devoir puiser ailleurs.
Les scientifiques (et les politiques) ne sont pas seulement alarmistes, des solutions existent et elles ne remettront pas en cause notre qualité de vie, au pire devrons-nous changer certaines de nos habitudes. L'une d'elle nous vient de Suisse, elle a été développée initialement par l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich : la société à 2000 watts. L'idée de base est relativement simple. Aujourd'hui, chaque personne consomme en Suisse environ 6000 Watts, trois fois plus qu'en 1960 et également environ trois fois plus que la moyenne mondiale. La société à 2000 Watts propose que nous abaissions notre consommation d'énergie pour revenir à la moyenne mondiale, sans perte de confort. Les nouvelles technologies, dites vertes, le permettent : isoler notre habitat, utiliser des sources d'énergie neutres (le soleil, le vent, etc.), baisser la consommation de nos appareils électriques et... se responsabiliser pour changer certaines de nos habitudes.
Rêvons-le, dans 40 ans, la Suisse sera autonome du point de vue énergétique et aura su faire face à ce défi majeur. Et la concentration de CO2 dans notre atmosphère aura été globalement abaissées à 350ppm !
A Neuchâtel, une soupe à la courge sera distribuée samedi matin vers la fontaine de la justice pour marquer l'événement mondial qu'est l'action 350 et espérer que début décembre les 350 femmes et hommes les plus influents de la planète écoutent les millions d'autres qui leur demande de prendre des mesures pour sauver le climat !
Visitez le site 350.org.

