Conseil des Etats : une décision sans objet

Mise-à-jour : c'est une décision d'une commission du Conseil des Etats, que le Conseil acceptera sans aucun doute.

La décision du Conseil des Etats est débile pour une raison qui n’a rien à voir avec la sortie du nucléaire. Croire que les décisions politiques d’aujourd’hui, dans le domaine du développement des technologies, auront un quelconque impact dans 50 ans, c’est être très naïf ou avoir un égo très démesuré. La décision historique du national avant l’été sur la question est un vrai choix : celui de tourner la Suisse maintenant, immédiatement, vers les économies d’énergie et la production d’énergies renouvelables. L’adjonction du Conseil des Etats brille par son absence de maturité politique. L’abandon du nucléaire aujourd’hui, sans condition, n’empêche aucunement que la population et les élus changent d’avis dans 30 ans si une technologie plus sûre et plus fiable est disponible. Inscrire aujourd’hui cette hypothétique possibilité dans une motion trahit en réalité un autre besoin, beaucoup plus immédiat : les élections fédérales sont dans moins de deux mois. Tout le monde semble gagnant, la gauche et le centre peuvent continuer à marteler que nous sortons du nucléaire et la droite peut se targuer d’avoir imposé un compromis. Pour les citoyennes et citoyens, l’ajout du Conseil des Etats est sans objet. Il n’a aucune influence sur le coût de l’énergie ou la sécurité d’approvisionnement ou aucune des autres raisons avancées par la droite pour refuser l’abandon du nucléaire. A mon fils de 4 mois j’ai dit : « fiston, si un jour tu deviens parlementaire de droite, n’oublie jamais de rappeler à tes électeurs qu’en 2011 la gauche a accepté la filière Thorium ». Il a souri l’air de dire « t’es con papa ». Il a bien raison.

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