Bilan de la législature 2013-2017 du Conseil d’Etat neuchâtelois

Un 1er avril n’est pas uniquement l’occasion de «faire un gag», c’est peut-être aussi l’occasion d’imaginer l’avenir, en fonction du présent, et de la vision à moyen et long terme que peut se permettre le politique. En 2017, deux législatures se seront écoulées depuis l’élection de dimanche prochain. Comment sera le canton de Neuchâtel à cette date dans 8 ans? Petite tentative visionnaire…

Ces quatre dernières années, le Conseil d'État a tout mis en œuvre pour relever les défis majeurs du 21ème siècle: le réchauffement climatique et la diminution des ressources non renouvelables, l’urbanisation croissante et la pression exercée sur l’agriculture, l’accroissement inquiétant du pouvoir de l’économie de marché et un monde polarisé à l’extrême.

Le Conseil d'État a pris la mesure des changements de notre société. Il a pendant ces quatre dernières années, mis en œuvre toute une série de réformes basée sur ces défis, des réformes qui sont en grandes parties le prolongement d’idées qui ont commencé à se développer dès la fin du 20ème siècle. Le programme de réformes participatives utilisant les technologies de l’information a permis à la population de redessiner le canton et de le projeter dans l’avenir en toute transparence.

Le Réseau urbain neuchâtelois a pris sa forme définitive, grâce à l’achèvement du TransRUN et à la réforme des communes et des agglomérations du canton. Centré autour d’un pôle urbain multisite où vit plus de 80% de la population, notre canton a su modifier en profondeur ses institutions héritées d’un autre temps. En ne conservant dans les villages que les pouvoirs législatifs et en leur confiant des tâches de proximité, la nouvelle Loi cantonale sur les institutions politiques a permis de mieux prendre en compte les avis de la population, suite à l’échec en 2014 de la première mouture du projet qui, de l’avis des opposants, était trop centralisateur. Les villages et les quartiers des villes auront donc à l’avenir le poids qui leur revient, à travers leurs délégations dans les conseils d’agglomération, une des grandes nouveautés de la loi. L’étape suivante pourrait bien être la suppression d’un échelon communal qui n’a plus sa place dans ce nouvel équilibre des forces politiques.

Relié par un performant réseau de transports en commun, achevé dernièrement avec l’ouverture de la voie rapide entre le Haut et le Bas et l’achèvement de la liaison avec la gare TGV d’Auxon sur le LGV Rhin-Rhône, notre canton a su dépasser ses clivages régionaux en conservant l’identité des régions qui le forment. De nombreux ajustements et des batailles politiques sans précédent ont émaillé ces dernières années. L’arrêté sur l’équilibre régional, en complétant la loi sur les institutions politiques et les lignes directrices des transports, de l’énergie et de l’aménagement du territoire, a permis de donner à chaque région de ce canton sa part du gâteau cantonal. Différents chantiers ont pu être menés à bien ces dernières années. L’achèvement de la réforme d’Hôpital neuchâtelois a permis d’enfin débloquer cet épineux dossier et de donner à chaque habitant de ce canton une proximité et une sécurité sanitaire, grâce au travail acharné des états généraux de la santé et d’une communication revue. Le rapprochement entre l’Université, les EPF et les HES ont fortement redessiné le paysage des hautes écoles dans notre canton, avec en particulier la redistribution des instituts de recherche dans les zones où ils font sens.

Dans les domaines économiques, le canton a fait d’importantes démarches pour diversifier son tissu économique et développer les petites et moyennes entreprises dans un contexte mondial tendu. Cette relocalisation a permis de passer les dernières crises économiques plus sereinement. Elle a également permis de mieux régler les problèmes de chômage. Avec son programme d’insertion, le canton a offert des opportunités aux jeunes et aux personnes en difficulté. En développant fortement les branches liées au développement durable, le canton s’est positionné fortement dans ce secteur, au niveau national et international. Pour terminer, les questions liées à l'agriculture n'ont pas été écartées. Les lignes directrices de l'aménagement du territoire ont redonné sa place à cette branche importante de notre économie en sauvant de l'urbanisation ce qu'il reste de terres agricoles et en maintenant des emplois qui nourrissent la population neuchâteloise.

L’avenir dira si les réformes ont porté leurs fruits, et elles ne doivent pas s’arrêter ici. L’adhésion le 1er janvier 2018 à l’Union Européenne est un défi supplémentaire pour notre canton qui devra faire valoir ses atouts au-delà des frontières. Il en a la force, sa capacité d’ouverture est une chance, saisissons-la!

« Allez voter ! La politique du dessous de ceinture, ça suffit! »