La politique du dessous de ceinture, ça suffit!
Grâce aux électeurs, grâce à vous, les Verts font le plein de voix et gagnent quatre sièges au Grand Conseil dans le canton de Neuchâtel. C’est historique, jamais le parti a été autant représenté, et couplé à la progression du POP et de SolidaritéS, le groupe PVS devient clairement la troisième force politique de ce canton avec 24 députés.
Ceux-ci ne pouvaient se retrouver sans un Conseiller d’Etat. Depuis 1961, jamais un groupe aussi puissant ne s’est retrouvé sans une femme ou un homme au gouvernement. Fernand Cuche fait un mauvais score ? C’est une erreur de penser les choses dans ce sens. Il y a quatre ans, son score était exceptionnel dans tous les sens du terme. Dimanche, son score a reflété plus fidèlement la force réelle des Verts, avec encore et toujours une plus-value non négligeable.
Dans la configuration du premier tour, où chaque parti présente une liste souvent blindée – en particulier dans les grands partis – la force du PS (29.2%, score le plus mauvais depuis 1961) donne environ 13'800 suffrages, celle des Verts (13%) 6'100 suffrages, celle du POP (7.7%) 3'700 suffrages, celle du PLR (32.2%) 15'300 suffrages et finalement celle de l’UDC (12.5%) 5'900 suffrages. On comparant ces chiffres aux scores des candidats de ces partis, on mesure leur capacité à ratisser plus large que leur base. A ce jeu, les deux PS font un carton, Fernand Cuche aussi, de même qu’Alain Storrer de l’UDC ou Cédric Dupraz au POP. A ce petit jeu par contre, les candidats PLR sont en dessous de la force de leur parti, c’est la même chose pour les trois derniers PS, un bon indicateur du nombre de coups de crayon qu’ils ont subit.
Fernand a donc largement tenu son rôle de leader du groupe PVS, en ratissant très large. Surtout, il a subit des attaques incessantes et totalement hors de propos. Des attaques totalement inadmissibles colportées par une droite revancharde et malheureusement amplifiée par certains à gauche. Des attaques qui jettent une lumière sombre – nauséabonde – sur le fonctionnement de notre démocratie et des médias. Des attaques qui ont malheureusement fini par porter leurs fruits… Ce que les gens reprochent à Fernand c’est avant tout sa ligne politique et son franc-parler, que certains ne goutent guère. Si la droite avait porté ses attaques sur le terrain politique, en apportant des arguments constructifs, elle aurait sans doute réussi à freiner son érosion, tant pis pour elle. En focalisant son attention sur une personne et en ayant rien d’intelligent ou de nouveau à proposer, elle s’est creusée sa propre tombe, elle en subira les conséquences pendant ces quatre prochaines années, pour le bien de notre canton.
Depuis quatre ans, Fernand n’a eu de cesse de défendre les thèmes qui sont chers aux Verts et à la gauche, il a tenu les rênes de son département en acceptant les mesures d’économie imposées par ses collègues du Conseil d’Etat et le peuple à travers les freins financiers. Plusieurs projets d’envergure ont vu le jour, qui redessine à long terme les contours de notre canton. On peut citer le plan directeur des transports qui, pour la première fois, pose les bases d’une mobilité durable. Dans le même domaine, et malgré une situation financière pénible, la ligne vers Berne a été partiellement doublée, ce qui place notre canton dans une situation plus attractive. Pour les Montagnes, la cadence sur la ligne entre Neuchâtel et Le Locle a été améliorée et la gare du Crêt-du-Locle a été rouverte. La nouvelle loi sur l’énergie va dans le même sens, elle pose les bases d’un canton qui se positionne face aux défis majeurs de ce début de 21ème siècle, en premier lieu les crises climatiques, énergétiques et financières. Si certains projets ont semblé ne pas avancer, c’est aussi la preuve que les solutions toute faites n’existent pas, et que la réflexion n’est jamais un luxe si nous voulons aboutir à des consensus durables. L’exemple du Grand Tétra – emblème malgré lui du mouvement de dénigrement – est révélateur. Il a fallu prendre le temps, mais finalement une solution intelligente et convenant à tout le monde a été trouvée, dans un esprit de concertation qu’on voudrait voir à l’œuvre dans d’autres projets.
Je pourrais encore citer des dizaines et des dizaines d’exemples qui montrent que le travail commencé depuis quatre ans doit être poursuivi avec le même élan et le même esprit de concertation, si indispensable à l’avenir de notre canton. Je m’en tiendrai pourtant à reprendre notre slogan qui résume mieux que tout ce travail : un engagement durable.
Maintenant que le deuxième tour est lancé, j’appelle chacune et chacun a débattre de manière constructive, en évitant d’à nouveau glisser sur le terrain des coups bas, et en ayant en tête l’avenir de notre canton. Et j’invite chacune et chacun, en son âme et conscience, à aller voter pour la gauche le 26 avril.

