Touches pas à ma ligne 10!
"[...] par contre, il y a toute une infrastructure autour, les transports publics régionaux pour desservir ne fût-ce que le littoral neuchâtelois, nous sommes à Canal Alpha Cortaillod, essayer de joindre Cortaillod en bus, c'est la croix et la bannière" Claude Nicati, avril 2009 sur Canal Alpha. Ca ne risque pas de s'arranger!
Va falloir se battre sur ce coup-là. Rappelez-vous, c'était le 17 mai de cette année, la population de la commune de Colombier votait solidairement avec ses voisines et acceptait un crédit pour la prolongation de cette ligne de bus importante pour le littoral, et ceci à près de 58% des votants.
L'ironie est terrible, le communiqué de la COMUL (COMmunauté Urbaine du Littoral) et du RUN remerciait "la population de la Commune de Colombier de son appui au projet intercommunal d'extension de la ligne TN 10 [...] avec l'appui du Conseil d'Etat". Vous avez dit appui ? Du Conseil d'Etat ? Ah oui, c'était l'ancien gouvernement...
Deux mois plus tard à peine, la volte-face du Conseil d'Etat est tombée, les communes de la COMUL ne verront pas les 600'000 francs promis par le canton, crise économique oblige. Et comme on ne discute pas avec l'exécutif, la décision est sans appel. Comme à la belle époque, le Conseil d'Etat a sans doute envoyé un huissier faire le tour des Conseils communaux pour leur signifier sa décision, sa lettre se terminant peut-être par "J'ai dit". Et rappelez-vous la campagne de ce début d'année, un des textes du PLR nous signifiait que "Notre responsabilité politique consiste dès lors à respecter la volonté populaire". Notre responsabilité ? Comprenez promesses électorales...
La décision du Conseil d'Etat est scandaleuse. Elle remet en question les fondements même du contrat signé entre les 12 communes de la COMUL. Son objectif était pourtant simple : mieux gérer - de manière coordonnée - le développement des zones d'habitations et des zones d'emplois et améliorer les dessertes en transports publics entre ces pôles pour être plus durable.
Quand ça "fait bien" et que ça ne coûte rien, le Conseil d'Etat se fait un plaisir de défendre les transports en commun, vitupérant contre cette Confédération qui ne respecte pas les cantons (TGV). Mais quand il s'agit de faire de même avec les communes, ça devient tout à fait normal.
Et pourtant, gouverner c'est avoir une vision et mettre en oeuvre les réformes qui permettront d'aboutir à celle-ci. Le Conseil d'Etat a déjà sorti sa hache, sans que nous sachions quel arbre il va abattre et lui-même ne sait sans doute pas dans quelle forêt il ère... Qui sera l'arbre suivant ?

