LPP : il est temps de réformer le système!
Après le rejet massif de la LPP, la droite s’interroge sur son échec. Fulvio Pelli signale que « la confiance en ceux qui gèrent le système financier est érodée ». C’est le moins qu’on puisse dire, et c’est compréhensible.
La Confédération a soutenu les banques à coup de milliards, rejoignant en cela la plupart des autres pays du monde. L’UBS était d’après les tenant de l’économie de marché, « trop grande pour foirer ». Soit. Mais ici comme ailleurs, les gouvernements ont massivement injecté des fonds dans le système financier, sans lui demander de se réformer. Comme si la crise économique que nous vivons était un accident, et que finalement notre système financier fonctionnait à merveille.
Une année plus tard, les banques se sont remises, alors même que le taux de chômage atteint des sommets. Le Crédit Suisse annonçait le 11 février un bénéfice « historique » pour 2009 de 6,72 milliards de francs. Pour l’UBS, si l’année 2009 est globalement déficitaire, le bénéfice atteint tout de même 1,205 milliard de francs pour le quatrième trimestre de l’année passée. Dans la foulée, les banques ont recommencé leur pratique de versement de bonus démesurés. La honte. A l’image de ce qui a été mis en place aux Etats-Unis, la Confédération a sauvé les banques en espérant – sans l’imposer – qu’elles participent à l’effort pour sortir de la crise économique. En réalité, elles ne se sont sauvées qu’elles-mêmes. Au détriment des citoyennes et des citoyens.
Faire le parallèle entre le système financier et la LPP n’est pas de mauvaise foi. Les assurances qui gèrent les fonds de prévoyance ont faits de mauvais résultats ces dernières années, parce qu’elles investissement l’argent des citoyennes et des citoyens dans des placements douteux et volatiles et parce qu’elles privilégient une vision financière à court terme au détriment de la vision à long terme qui devrait définir la gouvernance de ces institutions. A l’instar des banques, les assurances ont privilégiés leurs actionnaires au détriment du bien commun, et l’ont fait avec notre argent.
Le Parlement doit maintenant imposer une réglementation stricte en matière de politique de placement. La gouvernance des institutions de prévoyance doit être revue afin que les dirigeants travaillent pour l’argent des cotisants, sans la pression des actionnaires. L’ensemble des revenus générés doivent être investis dans les rentes, au centime près.
Sauver le système de prévoyance passe par une démarche radicale de régulation. Pour le bien de tous. Et tant pis si ça ne plaît pas aux partis de droite ou à economiesuisse.

