Toujours contre vous, les assureurs-maladie suisses

On sait depuis dimanche que les suisses alémaniques ne sont majoritairement pas solidaires avec les romands. Parce que la pauvre minorité francophone serait un peuple d'assistés sous perfusion fédérale. Partout ? Non, pas dans le domaine des assurances-maladie. La piqûre de rappel est douloureuse mais indispensable.

Deux assurances (Assura et Supra) ont décidé de transfuser les réserves genevoises, vaudoises et neuchâteloises qu'elles ont constituées sur le dos des assurés vers le patient suisse-allemand. De quoi souffre-t-il ? De primes trop basses... et d'une tendance à la crise de nerfs, tendance névrotique. 1.8 milliard de francs, c'est le montant que les assurés des trois cantons romands ont payé en trop depuis 10 ans. En moyenne, c'est 1352 francs par habitant, de quoi se payer une thalasso sans faire raquer sa complémentaire. Il faut dire que les romands ont l'habitude du suppositoire: Genève, Vaud et Neuchâtel sont respectivement les 2ème, 3ème et 5ème (4ème pour les moins de 25 ans) cantons les plus chers du pays. Chaque mois, un genevois pose en moyenne 200 francs de plus sur la table d'opération qu'un habitant de Nidwald. Les assurances ont depuis longtemps posé leur diagnostic: les romands sont toujours chez le médecins et ils sont incapables de gérer correctement leurs hôpitaux. C'est faux. Reprenons: si vous êtes neuchâtelois, genevois ou vaudois, sachez que 54, respectivement 160 et 52 de vos millions vont traverser la barrière de Roestis pour servir au marketing des deux assurances. Et l’hémorragie n'est pas prête de cesser vu l'autisme à tendance schizophrénique du Conseil fédéral en la matière.

Si ça vous fait pas encore assez mal, allez lire l'article dans Le Temps du jour.

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