OGM : risques pour la diversité naturelle et culturelle

Texte publié dans le dernier StopOGm Infos...

La biodiversité représente la variété de toutes les formes de vies, pas seulement les organismes vivants, mais également leurs gènes, leurs populations et les écosystèmes qu’elles forment. Entrée en vigueur le 29 décembre 1993, la Convention sur la diversité biologique (CDB ) comporte trois objectifs: conserver cette diversité, faire en sorte que ses composantes soient utilisées de manière durable et partager les avantages provenant des ressources génétiques de manière juste et équitable. La CDB ne se focalise donc pas uniquement sur la nature au sens sauvage, elle prend en compte le fait que les espèces, en particulier leur matériel génétique, fruit de plus de 3,5 milliards d’années d’évolution, recèlent un important potentiel en termes de produits utiles à l’homme (médicaments, alimentation, etc.)

Au niveau agricole, environ 7000 espèces de plantes sont cultivées sur terre, mais seule une trentaine fournit 90% de notre alimentation. Ce chiffre peut paraître insignifiant, il cache toutefois une toute autre réalité. De nos jours, ce sont plusieurs dizaines de milliers de variétés de ces 30 espèces qui sont chacune adaptées aux conditions climatiques locales, aux pratiques agriculturales et aux goûts des populations humaines (couleur, forme, structure, etc.) L’Université de Caroline du nord a par exemple recensé pas moins de 26 variétés de chou-fleur pour la seule Amérique du nord qui varient en forme, couleur, goût et sont adaptées aux divers climats du sous-continent.

Les OGM mettent-ils en danger la biodiversité naturelle et agricole ? Un premier problème réside dans l’homogénéisation des cultures liées à la mainmise que quelques grandes multinationales ont sur le marché mondial des semences. Les centaines d’années que les sélectionneurs ont mis à profit pour créer des variétés adaptées aux conditions locales risquent d’être perdues et avec elles le goût des aliments que nous connaissons et apprécions. L’autre problème réside dans la dispersion incontrôlée des gènes insérés et des plantes qui les portent pouvant contaminer les cultures conventionnelles des champs environnant. A l’image des organismes vivants exotiques qui envahissent les écosystèmes et mettent en danger la biodiversité, les gènes des OGM confèrent aux plantes des tolérances aux herbicides ou leur permettent de produire des toxines qui mettent en danger la flore et la faune locale.

La CBD a partiellement reconnu ces dangers en lançant le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques. Son préambule stipule que l’objectif est de « contribuer à assurer un degré adéquat de protection pour le transfert, la manipulation et l’utilisation sans danger des organismes vivants modifiés résultant de la biotechnologie moderne qui peuvent avoir des effets défavorables sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité, compte tenu également des risques pour la santé humaine ». Beaucoup comptent aujourd’hui sur le protocole pour démontrer l’utilité des OGM et inverser la perception négative du public à leur égard, en faisant fi des résultats scientifiques qui démontrent le contraire.

C’est à cette tendance-là que StopOGM veut continuer à résister. L’année 2010 a été celle de la biodiversité, avec comme slogan officiel « la biodiversité c’est la vie, la biodiversité c’est notre vie ». Chacun de nous peut prolonger au-delà de cette année cet adage et œuvrer pour que la Suisse reste exempte d’OGM. Pour la diversité biologique, mais aussi pour la diversité culturelle à travers nos habitudes alimentaires et notre soutien à une agriculture durable de proximité.

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